• Mic Michaeli : Keyboard Mag interview traduite en français

     

     

     

    Cette traduction a été faite par Nadine. Merci Nadine d'avoir fait ce long travail et de me l'avoir envoyé!

    Keyboard Player n°344 // Keypeople – Mic Michaeli

    Jan 2010

    Quel est le titre préféré de Mic Michaeli sur le dernier album de Europe, Last Look at Eden ?

    Et bien c’est manifestement No Stone Unturned, le seul morceau avec un solo de claviers déclare le claviériste suédois avec un sourire triomphant.


    Alors en tant que claviériste dans un groupe de rock orienté guitare, faut-il faire du lobbing pour avoir davantage de solos ?

    Je l’ai fait cette fois et j’aurais aimé avoir plus. Mais j’en ai eu un, ce qui est un de plus que sur le précédent album ! Alors c’est bien, on y arrive ! Peut-être que j’en aurais 2 sur le prochain j’espère !


    Non que Michaeli se plaigne. Il a toujours aimé les groupes de guitare, et faire partie de Europe depuis plus de la moitié de sa vie, le musicien de 46 ans adore.


    « C’est un challenge intéressant parce qu’il faut trouver des trucs pour faire des choses intéressantes pour le son du groupe. Sur plusieurs des morceaux, les claviers jouent la même partition que la guitare. C’est vraiment mis en retrait dans le mixage (tucked back in the mix ? ? ?), mais ça donne un son spécial et ajoute quelque chose d’extra au riff. »

    « Dans notre cas, nous avons vraiment des guitares qui sonnent heavy alors j’essaie de trouver sur les claviers des chansons qui ne soient pas trop « épaisses », que nous pouvons terminer et intégrer dans le paysage d’ensemble. « 

    « Sur cet album j’ai utilisé beaucoup de sons de violons (cordes). Je voulais beaucoup travailler avec des lignes de cordes où les mélodies jouent face aux lignes vocales, quelquefois en harmonie, d’autres fois comme une réponse à ce que Joey chante. A la fin, les sons de violons ont été réellement joués par un orchestre symphonique, mais je les ai tous d’abord travaillés avant au clavier. »


    Et sur la façon dont Europe aborde généralement LLAE, Michaeli dit «  la seule chose dont nous ayons discuté est de revenir un peu en arrière. Nous voulions revenir à nos racines, la musique des années 70, tout en le faisant de façon moderne, avec un son moderne. Beaucoup des riff’s me rappellent les années 70. »

    Comme pour les solos, Michaeli fait aussi du lobbing pour le partage du « mérite » de l’écriture (des paroles) sur chaque album. « J’ai été engagé dans 3 chansons sur cet album. Dans le précédent, c’était véritablement 5 mais c’est différent d’album en album. Il y a réellement une chanson qui a été laissée de côté, qui « n’allait pas » dans l’album. Typiquement, cette chanson « porte » mon nom », précise le claviériste.


    Ayant grandi dans la banlieue de Stockholm, Mic se rappelle.. « Nous avions un piano à la maison, et j’ai été intéressé par appuyer sur les touches pour entendre le son que ça faisait alors que j’étais juste assez grand pour les atteindre. Alors tu rentres davantage dans la musique et tu commences à rêver à fonder un groupe. » Sa mère était chanteuse pro dans un chœur radiophonique suédois et a tourné à travers toute l’Europe. « Mon père aime la musique mais il ne chante pas vraiment et ne joue de rien (aucun instrument). Je ne dirais pas qu’ils m’ont encouragé mais pour autant, ils n’ont jamais tenté de m’éloigner de la musique. Je pense que c’était vraiment bien de ne me pousser dans aucune direction. Je pense qu’ils étaient contents quand j’étais content. »

    Ca veut dire qu’il a été capable d’arrêter les cours de piano au bout d’un an, quand il avait 10 ans. « Je me sentais prisonnier, et dès lors, j’ai tout appris « à l’oreille » ; je n’ai jamais appris à lire la musique et je n’en ai jamais ressenti le besoin. Dans un sens, ç’aurait été une bonne chose à faire, parce que pour cet album, j’aurais pu écrire la partie orchestrale, au lieu d’embaucher un gars. Mais à l’époque je ne savais pas ce que je faisais. »


    Michaeli avait 16 ans quand il a rejoint son 1er groupe. Initialement, il y jouait de la guitare « parce que la plupart des groupes que j’aimais étaient plus basés sur la guitare que sur les claviers. Je suis toujours le même. J’aime toujours la guitare. Mais il se trouve que j’étais meilleur joueur de claviers que de guitare. Mais à l’époque, nous jouions principalement des reprises de Status Quo, parce que c’était facile à jouer. Alors j’ai eu un synthé et ça a commencé comme ça… »


    Son 1er clavier était un Korg Polyphonic Ensemble. « Il était très basique, polyphonique, mais il y avait seulement environ 6 sons préenregistrés, et un où l’on pouvait changer des choses. Mais on ne pouvait pas faire grand chose. » « Après, j’ai eu un Yamaha monophonique qui s’appelait CS15 je crois. Il y avait plus de boutons et de sons à tester. Je n’ai jamais vraiment été un gars aimant lire les manuels (notices). Je préfère explorer un instrument et voir ce qu’il se passe. »

    Aujourd’hui son matériel est composé de 3 claviers. Un Roland Phantom X7 « que j’ai maintenant remplacé par un G7 », et 2 synthés Nord ; le Lead 3 et l’Electro.

    « Pourquoi le nouveau G7 ? Il est quasi-similaire au Phantom mais il a des caractéristiques que personnellement je préfère davantage quand je joue live. Par exemple, quand tu joues un accord et que tu changes pour un nouveau son, sur le X7, l’ancien son s’arrête immédiatement et le nouveau le remplace. Maintenant, je peux changer pour un nouveau son et garder l’ancien jusqu’à ce que je décide de l’arrêter. » « C’était vraiment quelque chose dont j’avais parlé à Roland Scandinavie à propos du X7, alors j’ai été très content de découvrir que Roland l’avait changé sur le G7. »

    « Sur l’album, j’ai utilisé du matos vintage. Ian Haugland et moi avons un vieux Openheimer OBX, alors nous l’avons utilisé sur beaucoup de refrains, juste pour renforcer un peu le son. J’ai aussi utilisé un clavinet. J’ai pas mal doublé la guitare avec, légèrement déformée…. »


    Mic liste ses héros comme « Keith Emerson, définitivement, et aussi Jon Lord de Deep Purple. Il y a aussi un pianiste de jazz suédois nommé Jan Johansson, que j’ai connu très jeune grâce à ma mère. Il m’a inspiré pas mal. »


    Son conseil aux jeunes musiciens est très simple : « pratiquez, mais soyez sûrs que vous vous éclatez quand vous pratiquez. Jouez avec vos copains (de groupe). Mais si vous êtes dans un groupe, jouez aussi pas mal avec d’autres personnes en dehors du groupe. Parce que c’est si aisé de jouer avec les mêmes personnes qu’au final, vous pouvez trouver difficile de jouer avec d’autres musiciens. »


    C’est en jouant avec d’autres musiciens aux alentours de Stockholm que Mic a rencontré le chanteur Joey Tempest et les autres membres de ce qui allait devenir Europe. Ils aimaient tous de façon prédominante les groupes de hard-rock anglais comme Deep Purple, Led Zepplin et UFO, et ils se sont distingués des autres groupes suédois en insistant pour chanter en anglais, et avoir le cœur résolu à une carrière internationale.


    « L’été en Suède, il y avait définitivement une scène musicale », se rappelle-t-il. « Il y avait quelque chose qui s’appelait « People’s park » (=>le parc des gens) qui était un ensemble de concerts en plein air dans la plupart des petites villes. C’était une bonne chose pour nous. Nous aurions pu survivre en jouant uniquement en Suède. Mais notre but était de faire entendre notre musique au-delà de la Suède. »

    « Kevin a été le 1er vrai gros producteur à travailler avec nous ; nous nous sentions très impressionnés de travailler avec lui. » se rappelle-t-il. « Il était bien dans son rôle avec le groupe pendant les répétitions puisque 1 ou 2 semaines avant, il venait en studio pour travailler les arrangements. » « Il était aussi très économe. Il ne voulait pas qu’on dépense plus d’argent que nécessaire dans des coûts de studio, ce qui était très sympa de sa part, parce qu’il ne faisait aucune différence avec lui ; il faisait ça pour nous. »


    Le titre éponyme de l’album est devenu un hit mondial en 1986, et est devenu un hymne du rock depuis. Comment le groupe a-t-il pris ce soudain rush de succès ?


    « Je ne suis pas sûr que nous l’ayons très bien pris parce que c’est arrivé très rapidement et nous étions très jeunes. C’était un truc énorme qui nous arrivait. La bonne chose est que nous n’avons jamais été « rattrapés » par la drogue ou quoi que ce soit. Nous faisions beaucoup la fête bien sûr mais au final nous étions OK. Mais à l’époque je ne pense pas que nous comprenions ce qu’il se passait autour de nous. »


    Le conseil de Mic à un nouveau groupe balayé par le succès d’un simple hit est : « Ne pensez pas que le succès d’un seul single va vous maintenir au top pour toujours. Continuez à écrire des chansons. Gardez aussi en mémoire que faire un hit, c’est aussi de la chance et « le moment » . Alors si votre prochaine chanson ou prochain album n’est pas aussi bon, continuez ! parce qu’un jour ou l’autre vous pourrez être de retour. »


    Après 25 ans, il dit que tourner de nos jours « est beaucoup plus structuré, ce qui est bien. »


    Alors que Europe embarque pour une nouvelle tournée mondiale, il ajoute « nous passons beaucoup de temps sur la route et la chose principale est de trouver quelque chose à faire, que ce soit aller sur Internet ou lire des bouquins. Il y a toujours beaucoup d’attente et de voyages et tu dois trouver le moyen de tuer le temps sans finir complètement saoul ! C’est comme une grande famille quand nous sommes sur la route. Notre équipe est vraiment proche de nous, alors quelquefois, je sors avec quelqu’un de l’équipe, ou quelqu’un du groupe. La plupart du temps, nous passons de bons moments. »


    Se voyant demander combien de temps dans le futur il se voit sur la route avec un groupe de rock, Michaeli dit « On m’a posé cette question dans les années 80, et j’ai répondu « aussi longtemps que nous prendrons plaisir à le faire. » » « Nous n’avions plus vraiment de fun en 1992, alors nous avons fait un break et fait autre chose. Mais nous nous sommes réunis pour un concert à Stockholm, pour le réveillon de l’an 2000 et tout est redevenu fort, alors je donnerai la même réponse aujourd’hui. » « J’espère que nous continuerons aussi longtemps que nous penserons que c’est fun. J’espère que ce groupe ne jouera pas juste pour de l’argent. »

     

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  • Commentaires

    1
    clairette
    Lundi 22 Mars 2010 à 16:15
    oui vraiment un grand merci à Nadine!
    interview très intéressant!
    merci à toi aussi Val!
    2
    val
    Lundi 22 Mars 2010 à 16:53
    Merci mille fois ! C'est vraiment intéressant.
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